Mati DIOP

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Biographie

Mati Diop est née le 22 juin 1982 à Paris. Depuis le début des années 2000, elle construit une œuvre mutante primée dans de nombreux festivals internationaux. Avec son premier long-métrage Atlantique (2019), lauréat du Grand Prix du Festival de Cannes suivi de Dahomey (2024) lauréat de l’Ours d’Or de la Berlinale, elle s’est imposée comme l’une des figures majeures du cinéma d’auteur international et d’une nouvelle vague dans le cinéma africain et diasporique. Son cinéma nomade, romanesque et politique transgresse les frontières entre les genres et les formats comme une extension de sa double identité et d’une créolité revendiquée. Elle grandit dans une famille franco-sénégalaise, entre un père musicien, Wasis Diop, et une mère photographe et acheteuse d’art. Elle est la nièce de Djibril Diop Mambéty, auteur du film culte Touki Bouki (1973). Le formalisme de son cinéma prend son origine dans une curiosité première pour les arts plastiques, notamment la vidéo et surtout le son. Dès l’âge de 20 ans, elle fait ses premières armes au théâtre où elle réalise des créations sonores et vidéos pour des pièces de théâtre. Elle tourne à cette époque un premier court-métrage autoproduit, Last Night (2004). En 2006, elle intègre le Pavillon, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. Après un bref passage au Fresnoy (Studio national des arts contemporains), sa rencontre avec Claire Denis qui lui confie le premier rôle féminin du film 35 Rhums (2008) confirme surtout son désir de devenir réalisatrice.
Débute alors la composition d’une épopée dakaroise en trois chapitres qui se déploie sur une décennie. Atlantiques (2009, Tiger Award du Festival de Rotterdam), Mille Soleils (2013, Grand Prix du FID Marseille) et Atlantique forment un manifeste qui signe l’affirmation d’un choix politique : un cinéma engagé au Sénégal dont la jeunesse populaire en sera le cœur battant. Du phénomène d’immigration clandestine qui dévaste la jeunesse populaire sénégalaise jusqu’à la destitution du régime Wade en 2012, de l’effacement du cinéma sénégalais et plus largement africain dont l’âge d’or fut incarné par l’œuvre subversive et politique de son oncle Djibril Diop Mambéty, les films se font l’archive d’une époque et de ses enjeux contemporains. Pour la réalisatrice, le cinéma est une arme de reconquête qui vient restituer des images manquantes, interroger les représentations nées du colonialisme et inventer des héros.ines qui ont déserté les imaginaires africains.
En parallèle, la cinéaste réalise plusieurs court-métrages dont Big in Vietnam (2011, Tiger Award du Festival de Rotterdam) et Snow Canon (2012, sélectionné à la Mostra de Venise), qui ressassent ses motifs et thèmes de prédilections : la solitude de corps exilés, les villes et les paysages empreints de mythologie et de mystères, la nuit d’où émergent danses et fantômes. Des motifs que l’on retrouve dans Tokyo Trip (2023) réalisé pour Chanel et In My Room (2020) commandé par Miu-Miu. Elle poursuit sa pratique de vidéaste avec Liberian Boy (2015) et Naked Blue (2022) co-réalisé avec Manon Lutanie. Entre 2020 et 2021, elle tourne aussi deux clips vidéo à Paris, pour Bonnie Banane et Wasis Diop, ainsi qu’un film commercial avec Solange Knowles. En créant la maison de production Fanta Sy basée à Dakar, elle poursuit son engagement artistique sur le continent africain.

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